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The three of us
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28 juillet 2010

C'est pas si simple! # 1

Allez ! Puisque que tu as été bien sage et patiente avec moi, je m’en vais te raconter mes aventures de la semaine dernière. Ma folle semaine. Celle où j’ai cru mourir……

Dans la série « Ils vont TOUS m’achever », il y a ma collègue bloggeuse  Kali qui avait commencé là htt//kaliuccia.canalblog.com/archives/2010/07/12/. Et bien je vais continuer dans la série, car oui, moi aussi, « Ils vont TOUS m’achever ». Le boulot, les mômes, le médecin, la pharmacienne, le chat et les moustiques.

Tout à commencé mardi dernier à 9h. J’étais au bureau, je lisais mes mails du jour quand Véro a débarqué dans mon bureau. Véro, je l’apprécie vraiment. C’est une chouette fille, pas conne du tout et même plutôt intelligente. La seule au bureau avec qui je peux parler littérature, ciné ou culture sans avoir l’impression de m’adresser à un peuple de martiens ! Elle n’a pas une vie facile, un boulot de merde mal payé, un ex qui est un gros con, et des jumeaux impossibles, des garçons qui ont 11 ans comme ma Cerise. Donc je compatis doublement à sa peine ! Elle arrive dans mon bureau, l’air embarrassé et me dis :

« Emma, je voudrais faire une demande d’avance sur salaire, enfin d’avance sur prestations familiales pour l’allocation de rentrée scolaire ».

Je t’explique. Je t’ai déjà dis que je travaillais dans une très grosse boite. Et comme ma boite veut se mêler de tout (parait que nous sommes une grande famille) et surtout de ce qui ne la regarde pas, elle se charge de nous verser les allocations familiales à la place de la CAF.

« Ok. Il faut que tu passes par le portail RH pour faire ta demande ».

« C’est ce que j’ai fais à 8 H ce matin et voilà ce qu’ils m’ont répondu : Merci de faire votre demande auprès de votre hiérarchie ».

Je la regarde… « Ta hiérarchie…. ». Et là, le déclic, la hiérarchie, c’est moi ! Je t’explique encore. Je fais partie de l’Etat Major, je suis considérée comme un manager, sauf que la seule personne que j’ai à manager, ben c’est moi. Ne rigole pas stp ! Remarque c’est déjà bien assez de boulot pour moi quand tu me connais. Même que chez nous il y a des chefs de groupe qui sont tout seul dans leur groupe. Cherche pas à comprendre, c’est logique. Sauf que là je réalise que tous les autres managers sont partis faire bronzette et que pendant les trois semaines qu’ils me restent avant mes vacances bien méritées, le seul manager en poste, c’est moi. En plus, ils ne m’ont même pas prévenu ces cons…. Et là, en un quart de seconde, je vois se profiler à l’horizon un million d’emmerdements….

« D’accord, je vais faire la demande, mais il me faudrait un peu plus de renseignements sans pour autant entrer dans les détails ».

« L’année dernière, il y a eu quelques soucis avec le versement de l’ARS. La directive gouvernementale qui fixe son montant est sortie un jour après la clôture de la paye, du coup il y a eu du retard, et moi je l’ai reçu sur la paye de Décembre ».

« QUOI ???!!! ».

Elle me tend son bulletin de salaire de décembre 2009 et effectivement, l’allocation de rentrée de scolaire lui été versée….. après Noël !

Heureusement que j’étais assise, parce que j’en suis quand même tombée sur le cul.

« Et mes fils rentrent en sixième, je viens de recevoir la liste des fournitures (une première pour elle, elle n’avait jamais vu de liste de fournitures pour le collège), il y en deux pages, multipliées par deux pour nous, et je ne sais pas comment je vais faire si je n’ai pas l’allocation fin août. Déjà que la CAF eux ils la versent vers le 20 …. Je sais même pas si je vais pouvoir partir en vacances avec les gars du coup. »

Je suis encore sous le choc…

« Mais l’année dernière c’était la même chose pour tout le monde. Certains l’ont eu en octobre, novembre ou février, et je crois même que Béatrice elle attend toujours ! ».

Consternation de ma part. On file dans le bureau de Béatrice qui me répond en rigolant :

« Oh tu sais, moi je me suis assise dessus. Avec un peu de chance, je l’aurais pour la rentrée 2011 ».

« Mais vous en avez parlé à B (tu sais ma chef adorée) pour qu’elle intervienne auprès du RH ? ».

« Plusieurs fois, mais ça n’a aboutis à rien », me dit Béatrice en me sortant toute une chemise de fax, de mails et de courrier en RAR échangés sur le problème.

Mon sang n’a fait qu’un tour. Cette connasse de B, elle n’a pas du faire grand-chose me dis-je ! Note au passage que je soupçonne fortement Véro d’avoir attendu que notre chère B soit partie pour venir m’exposer ses soucis !

« N** de D*** » je leur dis. (T’inquiète, ils me connaissent bien, sont au courant de mes difficultés du moment avec B et me soutiennent. En silence évidemment. Mais c’est mieux que rien.)

« Cette B elle commence vraiment à me faire c**** ! Donnez-moi vos dossiers que je règle cela. »

Je repars dans mon bureau, prête à en découdre avec ces empotés du RH. Faut savoir que notre RH se trouve à 250 km de nos bureaux quand même ! Je cherche dans les dossiers des filles leur interlocuteur RH : Mme Nathalie J. Alors si, comme elle: http://sophissime.canalblog.com/archives/2010/07/10/ et moi, tu as une Nathalie dans ta vie, tu vas tout de suite comprendre que l’affaire n’est pas gagnée. Loin de là ! Parce que en règle générale, les Nathalie sont de vraies c*****.

« Madame J ? »

« Oui »

« Madame X du service X. Je vous appelle pour Madame Véro qui vous a demandé une avance sur salaire ce matin »

« Oui, je lui ai répondu de se rapprocher de sa hiérarchie »

« Je sais, je sais, mais sa hiérarchie directe est en vacances donc sa hiérarchie en ce moment c’est moi, et moi, je donne mon accord ».

« Ah ! Mais c’est pas possible. C’est pas si simple. Faut qu’elle attende le retour de sa hiérarchie.»

Rah…. C’est mal barré, je le sens…

« Oui mais quand sa hiérarchie va rentrer, Madame Véro sera partie en congés à son tour »

« Dans ce cas, il faut attendre septembre ! »

Non mais qu’elle conne ! Un pur produit RH celle là. Une Nathalie en plus. Tout s’explique !

« Vous savez, cela n’amuse pas spécialement Madame Véro de faire cette demande. Mais elle en a vraiment besoin. MAINTENANT ET PAS EN SEPTEMBRE OU L’ANNEE PROCHAINE. VOUS COMPRENEZ ? »

« C’est pas si simple. Je ne peux rien faire.  Faut qu’elle attende le retour de sa hiérarchie.

A ce moment précis, j’ai cru que c’était la ménopause qui m’avait déjà rattrapée car j’avais de vraies bouffées de chaleur…

« Ecoutez. Si vous ne faites rien, je passe directement par Monsieur A (Directeur RH). »

« C’est pas possible. Monsieur A est en congés. »

Je meure. Lentement, mais surement….

« Faut-il dans ce cas que je passe directement par Monsieur R (grand Directeur régional) ? ». La menace suprême….

Je sens la panique qui gagne Nathalie.

« Oh non ! Surtout pas ! Peut-être que Flo.P (adjointe au DRH) peut vous dépanner. Ce n’est pas son domaine, (ben qu’est-ce qu’elle fout alors au RH ?), mais on sait jamais ».

« C’est ça. Demander donc à Flo .P de me rappeler le plus tôt possible »

« Vous savez, je fais ce que je peux. Mais c’est pas si simple ».

« En effet, j’avais cru comprendre ! ».

Flo.P,  je la connais bien. Cadre RH, c’est elle qui s’occupe entre autre de mon ‘redéploiement’. Donc, on se connait bien elle moi. Et pour mon plus grand bonheur c’est cul et chemise avec B. Donc c’est pas vraiment ma copine du moment si tu vois ce que je veux dire.

Dix minutes plus tard, le téléphone sonne :

« Qu’est-ce que tu veux encore Emma ? »

« Oui bonjour. Ça va. Merci. Et toi ? »

« Oh je t’en prie. Pas de ça entre nous ».

Je lui explique le problème de Véro et en rajoute en une couche avec celui de Béatrice.

« Je peux rien faire. Le chef est en congés. Faut attendre son retour »

Je suis au bord de la crise de nerfs.

« Dis donc, t’es bien DRH adjointe ? »

« Oui »

« Donc en tant que DRH adjointe tu as bien une délégation de signature »

« Oui. Mais je peux pas l’utiliser si le chef est pas là »

«  Ben alors, ça te sert à quoi  d’avoir une délégation de signature si tu pas signer quand le chef est absent ».

« Je m’en sert pour signer à la place du chef quand il est présent ».

« Donc, ça te sert à rien »

……..

« Ecoute, je te demande juste deux petites signatures sur deux petits ordres de virement. Tu peux quand même faire ça ? » 

« Non »

Et là, rebelote !

« Faut-il que j’en passe par Monsieur R pour me faire comprendre ? Je sais qu’il n’est pas en congés lui puisqu’il vient me voir jeudi ».

« Non main t’en as pas marre d’aller toujours te plaindre auprès de lui ? »

« Moi, tout ce que je constate, c’est que c’est le seul moyen pour faire avancer les choses avec vous ».

………..

Et là, j’ai brandis l’arme suprême.

« Puis tu sais, un dossier comme ça pourrait très facilement arriver sur les bureaux de la CGT. »

« NON MAIS T’ES FOLLE OU QUOI ? »

« Attention ! Je n’ai pas dis que j’allais le faire. Non ! Non ! Non. Je dis seulement que par je ne sais quel hasard cela pourrait arriver. Tu imagines comment ils vont se régaler avec ça les mecs de la cégette. Vous êtes mal. C’est tout ce que je dis ».

« Tu m’emmerdes Emma. Je vais voir ce que je peux faire. Mais je te préviens, tu m’envoies la demande par mail. Je veux une trace écrite de ta part. Et tu en prends la seule responsabilité ».

« Ouai. Promis. Comme si j’appuyais sur le bouton rouge pour déclencher l’arme nucléaire. Je te le jure ».

« Rigole. Tu verras quand B elle va apprendre tout ça ».

« Oui ben si B elle faisait son boulot… ».

« BON ».

« BON ».

Ouf ! Me dis-je. C’est réglé.

Oui mais non. Tu me connais bien maintenant. Car c’est là que j’ai vu le million d’emmerdements déboulé dans mon bureau. 16 agents avec tous un petit dossier dans la main. Des frais de déplacements pas remboursés depuis six mois, des repas, des nuits d’hôtels, des frais de restauration, des frais de carburants, des frais, des frais, des frais…. Avec des montants parfois, je te raconte pas. Pour un agent, cela représentait deux mois de salaire ! Car la nouvelle avait vite fait le tour : « Emma elle se coltine le RH, c’est le moment d’y aller. Vite. Vite ».

J’aurais voulu être une autruche, me mettre la tête dans le sable et n’en ressortir qu’en septembre. Mais je me suis dis que j’étais vachement égoïste. Car moi, j’ai une Master Card de la boite et je n’ai jamais rien à avancer pour quoique ce soit. Même que si j’avais voulu payer les fournitures scolaires avec, sur simple présentation du ticket de caisse, ils se seraient contenter de me retirer ça sur ma paye le mois d’après. (T’inquiète pas, quand c’est nous qui avons un trop perçu, ils n’attendent pas six mois pour se faire rembourser !). Que c’était vraiment dégueulasse de laisser ces personnes qui avaient les plus petits salaires dans une telle mouise !

J’ai donc pris les 16 dossiers à bras le corps. J’ai passé ma journée à tout contrôlé, vérifié, validé. Puis j’ai tout scanné et envoyé ça par mail à Flo.P, lui priant de régler tout dans la semaine avec envoie, avant la fin de la semaine, d’un mail à chaque agent plus moi en copie confirmant que tout était réglé.

J’étais découragée et je n’avais plus la force de l’affronter verbalement.

Un quart d’heure plus tard le coup de fil redouté arrive :

« Dis-donc, tu te prends pour Mère Theresa maintenant. La petite sœur des pauvres ? Quand je pense qu’on vient de te proposer un poste avec 30 mecs à manager, ben on n’est pas dans la merde ! On aurait mieux fait de te créer un poste d’assistante sociale. »

Complètement à plat, je me suis contentée d’un :

« Tu m’emmerdes ». Et j’ai raccroché.

Il était 17h00. Ma journée était foutue. J’étais épuisée et abattue.

Et là, G et P déboulent à leur tour dans mon bureau.

« Au fait Emma, qui c’est qui vend les tickets de cantine en ce moment ? »

« P ? »

« En congés ». Putain de congés.

« MC ? ».

« Congés aussi ». Je craque.

« A ? ».

« Arrêt maladie. Grosse déprime apparemment ». Remarque, je ne suis pas surprise. A force de presser le citron au maximum …

« Non parce que nous, on ne peut pas se servir comme ça. Faut quand même que se soit au moins un manager qui signe le feuille ».

Suis partie à quatre pattes chercher le classeur des tickets de cantine. Et j’ai finis ma journée en vendant des tickets de cantoche.

Qui dit mieux ?

Moi je te le dis ! Vive le management !

Mais attends la suite. Parce là nous nous sommes que mardi, et il n’est que 18h…..

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Commentaires
L
Un sacré boxon, ta "boutique", dis donc !<br /> <br /> Perso, je me méfierai quant à son avenir à moyen terme.<br /> <br /> Parce que quand j'arrive pour redresser ce genre de "boutique" parce qu'elle a perdu trop d'argent à gérer ses problèmes internes d'intendance, il est parfois trop tard.<br /> <br /> Remarque moi au moins, je ne taille pas dans les effectifs, mais je redéploie le personnel à faire du chiffre, à le livrer fissa et à se faire payer en amont : c'est plus rentable !<br /> <br /> Un jour, faudra d'ailleurs que je mette en ligne l'essentiel des "mes recettes"...
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  • La vie, les amours, les désamours, les coups de coeur, les coups de gueule, d'une célibataire, bientôt 40 ans, mère de deux ados de15 et 11 ans. Les joies et les peines, les rires et les pleurs de notre vie à trois!
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